Un intérieur à découvrir

L’église possède une nef romane assez spacieuse de 4 travées séparées de bas-côtés (couverts en appentis) par de grandes arcades en plein cintre
de section rectangulaire, supportant de hauts murs nus.

Ces arcades prennent appui sur de grosses et courtes colonnes engagées dans des piliers carrés (ou des demi-piliers aux extrémités) dont les chapiteaux, de style roman tout à fait primitif, sont absolument remarquables.

Tous différents, d’aspect très rustique, ils doivent dater de la fin du XIᵉ siècle ou du début du XIIᵉ siècle et représentent de façon tout à fait simplifiée des végétaux variés, des têtes humaines et des animaux. L’architecture et al décoration de cette nef sont habituellement comparées à celles de la nef de l’église de Cormeilles-en-Vexin où toute fois la sculpture est plus élaborée.

La base du clocher est également d’origine romane. Elle est limitée par d’énormes massifs rectangulaires. Cependant, elle a perdu presque tout son caractère original lorsque, beaucoup plus tard, le clocher a dû être reconstruit.

Presque deux siècles après la construction de la nef, le chœur roman primitif a été remplacé par un chœur gothique carré, éclairé au chevet par un curieux triplet comportant, entre deux petites lancettes non décorées, une vaste fenêtre en tiers point divisée en deux formes encadrées de fines colonnettes et surmontées d’un oculus quatre-feuilles. Cette fenêtre, les nervures de la voûte et leurs supports évoquent la fin du XIIIᵉ ou le début du XIVᵉ siècle.

À la même époque, ce chœur et la travée sous-clocher ont été doublés de chaque côté par des chapelles de deux travées, et les bas-côtés ont été voûtés d’ogives. Toutes nervures de ces parties reposent sur des colonnettes à chapiteaux de feuillages, soit isolées dans les angles, soit groupées autour de colonnes engagées dans les murs. Les fenêtres latérales des bas-côtés et des chapelles sont en tiers-point, sans style ni décoration. Les pignons correspondants sont éclairés par des oculi quatre-feuilles imités de celui de la fenêtre du chevet. Ceux des chapelles ont été f=refaits à l’intérieur d’ouvertures de facture plus ancienne.

Au début du XVIᵉ siècle, le clocher (peut-être abattu durant la guerre de Cent ans) a été reconstruit (son style est incertain). Cette reconstruction nécessita une importante reprise de la base dont les piles ont été renforcées et les ouvertures retaillées. Deux chapiteaux composites d’inspiration antique ont été placés à la retombée orientale des dernières grandes arcades de la nef, et d’assez fortes demi-colonnettes jumelles (dont les chapiteaux ont un dessin inspiré par ceux de la nef) soutiennent les arcs en plein cintre percés dans les murs latéraux de la travée. Du côté des chapelles et du chœur, les piliers restent flanqués des colonnettes à chapiteaux gothiques portant les nervures des voûtes. La base du clocher a enfin été voûtée d’une croisée d’ogives de profil flamboyant reposant dans les angles sur des culots en forme de têtes humaines ou de petits bustes.

C’est probablement à la même époque que la nef a été voûtée d’ogives dont les nervures reposent sur des culots de même facture que ceux de la travée sous le clocher, mais dont le profil est imité de celui des nervures des bas-côtés. Ces nervures se croisent  sur des clés ornées, certaines d’un écu.